L’histoire du Componibili d’Anna Castelli, ce petit meuble devenu grand
Le Componibili ne laisse personne indifférent. Décliné en une multitude de couleurs, modulable, pratique et déco, on le retrouve dans toutes les pièces, des chambres aux salons, en passant par les salles de bain, cuisines ou les chambres d’enfant. Mais connaissez-vous l’histoire de ce petit meuble en plastique devenu culte ? Restez avec nous, on vous raconte tout ceci.
Pour Anna Castelli-Ferrieri, un meuble doit être accessible et pratique avant tout
Le Componibili a été imaginé par la designer Anna Castelli-Ferrieri pour la maison Kartell.
Architecte et designer, l’Italienne est l’une des toutes premières diplômées de l’Institut Polytechnique de Milan. C’est aussi une figure clé du développement de l’entreprise Kartell fondée par Giulio Castelli, qui, comme vous l’aurez remarqué à son nom, est son partenaire de travail mais également son mari.
Elle travaillera chez Kartell pendant un temps en tant que conceptrice et directrice du design. C’est à elle que l’on doit le nom et le logo de la société, sa diversification vers le mobilier, ou encore des collaborations de renom, avec Joe Colombo par exemple.
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Le maître-mot pour décrire le travail d’Anna Castelli-Ferrieri, c’est l’optimisation. La designer aime optimiser les coûts en proposant des objets accessibles, aussi bien que l’espace. Elle se passionne pour l’aménagement de pièces exigues, les meubles modulables, empilables, pratiques, avec le plastique pour matériau favori. Mais attention : pour elle, pratique ne veut pas dire barbant. Elle disait ainsi : « Il est faux de dire que ce qui est utile est beau. C’est ce qui est beau qui est utile« , plaçant l’esthétique comme une valeur importante pour « améliorer le mode de vie et de pensée des gens« .
Un meuble design modulable conçu en plastique résistant
C’est avec ce cahier des charges très personnel qu’Anna Castelli-Ferrieri crée le Componibili – à l’origine nommé le « Mobili 4970/80 » – en 1967.
Il s’agit d’un petit meuble en plastique moulé, rond, d’un diamètre de 32 centimètres. Cette forme et cette matière sont inattendues pour l’époque. Et ne venez pas dire à Anna Castelli Ferrieri que le plastique est cheap. Elle utilise de l’ABS (acrylonitrile butadiène styrène pour les intimes), résistant aux chocs, et facile à colorer, symbole selon elle de « modernité« .
La taille quant à elle, est adaptée aux modes de vie, avec la réduction progressive de la taille des espaces de vie.
On peut en empiler plusieurs les déplacer facilement, y ajouter des roulettes, des couvercles, des portes coulissantes, s’en servir de table de chevet un jour et de rangement pour la salle de bain le lendemain. Vous l’aurez compris : ils sont pratiques et fonctionnels à souhait. « Chacun doit pouvoir modifier son espace de vie, le façonner selon ses envies, sans s’encombrer des nouveaux conformismes« , déclarait-elle alors. D’ailleurs, Componibili signifie « modulaire » en italien…
Le Componibili exposé au MoMA
Le rangement est présenté lors du salon du meuble de Milan, et séduit immédiatement une large clientèle.
Sa popularité explose dès 1972, lorsqu’il est exposé au musée d’art MoMA, à New York, pour une exposition autour du design italien.
On peut toujours retrouver le Componibili au MoMA à ce jour – ainsi qu’au Centre Pompidou, à Paris.
Une version mate, rectangulaire, des couleurs et du bioplastique
Au fil des années, le Componibili a été décliné en une multitude de couleurs. Une version rectangulaire est également sortie.
Des collaborations avec d’autres designers comme Philippe Starck, La DoubleJ ou Fabio Novembre ont donné lieu à des collections limitées.
Enfin, sachez que Kartell a récemment sorti une version mate en beige, rose, bleu turquoise et jaune. Elle est fabriquée en matériaux recyclés. Il s’agit de bioplastique, un matériau plus durable, issu de sources renouvelables et biodégradable.
