Décoration cluttercore : et si on appréciait à nouveau le bazar dans nos intérieurs ?
Je suis maniaque, j’aime les belles choses, et malgré cela, chez moi, comme chez vous j’imagine, ce n’est jamais tout à fait bien “rangé” ou “parfait”. Mais est-ce qu’à défaut de perfection, on ne pourrait pas apprendre à “esthétiser” le bazar pour mieux l’accepter ? Se rendre compte qu’il n’est pas forcément une mauvaise chose ? C’est le but des tendances déco surprenantes qui inondent ces derniers temps les réseaux sociaux, comme le « cluttercore » ou l’esthétique « messy girl ».

Un « faux » bazar : nouvelles mises en scène sur Pinterest et Instagram
Après tout, le bazar, c’est la vie. Littéralement. Ce sont les manteaux portés dehors pour vivre des aventures qui traînent, les jouets de votre chat ou enfant qui l’ont amusé, les papiers sur lesquels vous avez griffonné vos plus belles idées ou projets.
Mais ne nous méprenons pas : ce que vous voyez rangé sous cette appellation sur les réseaux sociaux est le résultat d’une esthétique très léchée, une pure mise en scène.
Cette personne a passé trois heures à étaler les objets d’une certaine façon et prendre cette photo (et sans doute autant à tout ranger après) :

On parle d’ailleurs dans le monde anglophone d’”intentional clutter”, ou “bazar volontaire”.
Le bazar et le cluttercore en déco, inspirés des années 90
Ces images sont pour autant chouettes, parce qu’elles rompent avec l’idée qu’un beau chez-soi est forcément très bien rangé, tout le temps. L’on retrouvait beaucoup cette idée dans les représentations des années 90, comme les films et séries. La maître absolue en la matière ? La réalisatrice Sofia Coppola, par exemple dans ses films Virgin Suicides et Lost in Translation, dans la chambre d’hôtel de l’héroïne.

« Messy girl » : une esthétique à part
Fait amusant : souvent, ces intérieurs sont associés dans la culture à une certaine image de la femme. Alors que le bazar masculin n’est pas franchement valorisé, le bazar féminin peut ici être considéré comme romantique, plein de charme. On parle non pas de « bordel », mais de « messy girl aesthetic ». Oui.

Après les années 2010, vous le savez, on a commencé à voir émerger le minimalisme esthétique : moins de couleurs, moins d’objets, plus d’intérieurs épurés, et moins de bazar… Le retour du maximalisme suffira-t-il à changer la donne ?
