En France, la petite histoire des piscines tournesol
On les appelle les piscines tournesols. Joyaux de l’architecture française, ces lieux qui ressemblent à des soucoupes volantes ou de gros champignons, c’est selon, sont aujourd’hui en voie de disparition. Voici leur petite histoire.
Les Jeux Olympiques presque manqués et des noyades en hausse
Tout commence en 1968 par l’échec semi-cuisant de l’équipe de natation française aux Jeux Olympiques de Mexico (une médaille de bronze au total). Le général de Gaulle et son gouvernement ne sont pas ravis, d’autant plus que cela traduit un désintérêt global des français pour la nage. On assiste alors tragiquement à l’époque à plusieurs noyades dans des cours d’eau ou lacs…
De Gaulle lance alors le projet dit des 1000 piscines. Il veut en construire, partout en France, pour ne plus jamais manquer de médailles.
Le projet de Bertrand Schoeller
Un an plus tard, un concours national est lancé. Il faut proposer un modèle facilement réplicable, adapté aux petites villes et centres urbains.
Et c’est le projet pour le moins original de l’architecte Bertrand Schoeller qui est retenu.
On en voit fleurir beaucoup durant les décennies suivantes, même si l’on reste loin de l’objectif des 1000, avec 181 constructions au total. Mais en comparaison avec les 200 piscines dont 60 couvertes que comptait avant la France… C’est déjà un grand pas en avant !
L’architecture seventies des piscines tournesol
Ces piscines sont devenues un élément culte des seventies, avec leurs gros hublots et leur coupole de tôle et tuile en cercle, qui repose sur une ossature d’arcs en acier.
Autre détail, et pas des moindres : la piscine s’ouvre vers l’extérieur, vers le soleil plus précisément, au sud. On obtient un bassin couvert durant l’hiver, et ouvert durant l’été ou la mi-saison, en fonction de la météo du moment.
Des piscines tournesol en voie de disparition
Pourquoi n’ont-elles pas si bien tenu ? Et bien, notamment à cause du vieillissement prématuré des structures. Vous le savez sûrement déjà, mais les années 70 ne sont pas réputées pour l’utilisation de matériaux haut de gamme.
Ces piscines conçues à la manière des préfabriqués sont de véritables passoires énergétiques. La plupart sont donc peu à peu transformées, reconstruites au prix d’investissement conséquents, fermées, voire détruites…
On n’en dénombre aujourd’hui en France que 51 fidèles à leur origine.
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